Aube Une gestion collective de l’irrigation
Pour compenser la réduction du quota d’irrigation, les 46 irrigants du bassin-versant de la Barbuise ont installé un réseau collectif, en partenariat avec Cristal Union et la DDT.
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à la suite d’une étude réalisée par les pouvoirs publics en 2009 pour identifier les surconsommations d’eau, les volumes octroyés pour les 46 irrigants du bassin-versant de la vallée de la Barbuise, au nord de l’Aube, ont été réduits à 1,9 million de mètres cubes. « Or, nos besoins se situent entre 2,5 et 3 millions de mètres cubes », souligne Gérard Laurent, président de la Cuma IBVB (1). Cela remettait en question la pérennité de la production de pomme de terre, principale culture irriguée (700 ha), voire de la betterave en année sèche (+ 50 % de rendement en 2018 en irrigué).
« Pour trouver une ressource en eau complémentaire et durable, la solution la plus adaptée était de prélever l’eau dans l’Aube, rivière alimentée par un lac-réservoir d’une capacité de stockage de 170 millions de mètres cubes, puis de l’amener jusqu’au bassin-versant. » Celui-ci est couvert aux deux-tiers par le réseau de Cristal Union pour épandre les eaux de la sucrerie d’Arcis-sur-Aube (de septembre à janvier) et les eaux de la distillerie en juin. La pomme de terre a besoin d’eau de fin mai au 10 août, voire jusqu’au 20 septembre pour les variétés tardives. « Nous avons eu l’idée d’utiliser le réseau d’épandage de la sucrerie quand elle n’en a pas besoin. La Cuma IBVB, qui regroupe les 46 irrigants, a passé un partenariat avec Cristal Union. »
Rendre des comptes
Pour prélever l’eau dans l’Aube et l’acheminer jusqu’au réseau de la sucrerie distant d’un kilomètre, quatre forages ont été réalisés près de l’Aube et des canalisations posées. Afin que les irrigants non desservis par le réseau de la sucrerie puissent avoir suffisamment d’eau, la Cuma a obtenu de la DDT que les irrigants desservis puissent leur redonner leur quota. Ils prennent alors le plus d’eau possible en provenance de la rivière pour laisser le prélèvement de la nappe aux autres.
La répartition de l’eau pompée dans l’Aube est gérée par le bureau de la Cuma IBVB, de même que les relations avec Cristal Union et la DDT, qui demande à connaître à tout moment l’origine des prélèvements et leur affectation. « L’objectif est de couvrir nos besoins (3,1 millions de m³) en additionnant les prélèvements dans la nappe (1,9 million de m3) et ceux de l’Aube. Pour l’instant, nous ne distribuerons que 750 000 m³ sur 1,2 million de m³ demandés. Il faut d’abord que le système soit bien rôdé au niveau technique et administratif avant d’aller au-delà. » Mis en route en juillet 2018 avec 180 000 m³ prélevés, le réseau devrait servir cette année les 750 000 m³ visés. Chantal Urvoy
(1) Irrigants du bassin versant de la Barbuise.
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